La peur.

Publié le par everysecond

Quand je croise une femme dans la rue, j'ai peur. Je dois baisser les yeux. Si une passante est belle et que je la vois de loin approcher, sa beauté ne m'attire pas, elle me fait mal. Elle me ramène à ma condition. C'est comme un scorpion qui retourne contre lui son propre dard, je suis celui qui se subit lui-même. La beauté me pénètre comme un couteau acéré. Je ne peux plus vraiment sortir, je ne peux plus vraiment m'aventurer dans le monde car toute cette symbolique sexuelle m'agresse, me plit. Mon physique est peu à peu sculté par ces multiples attaques de gens voulant échanger, de jolies femmes qui me sourient. Sur mon visage on lit l'effroi, le dégout. Les gens pensent que je les rejette ou que je les méprise. C'est faux. Je suis simplement terrorisé et je controle pas les battements de mon coeur.

Bret Easton Ellis écrit au tout début de Less Then Zero "People are afraid to merge on the high way". Je ressens cette peur tout au fond de moi-même, comme une blessure a vif. Je ne peux pas vraiment m'adresser à un groupe de personne, même des proches. J'ai peur d'eux. J'ai peur de l'autre et j'ai peur de moi. J'ai peur de l'autre car j'ai peur de moi. J'ai peur de la vérité.

Publié dans Présent

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